Nicolas Nabonne
La question éthique m'anime. Mes œuvres font référence à des faits aux conséquences généralement anecdotiques à l'échelle collective, mais qui à travers l'expérience individuelle révèlent la profonde toxicité de l'action de l'humain sur son environnement, quand ce n'est pas directement sur lui-même. Chaque œuvre est un dispositif conceptuel, un appât qui place le spectateur en situation, le plongeant dans une ironie paradoxalement énigmatique. Dans des dispositifs dépouillés, je m'amuse avec des archétypes opposables, en confrontant le grand et le petit, l'éphémère et l'éternel, le fonctionnel et l'obsolète, la vie et la mort, la création et la destruction, le blanc et le noir, l'individuel et le collectif, l'artefact et la nature, l'homme et l'animal. Devant l'évidence des archétypes surgit le questionnement dans une dimension éthique. La place que l'humain s'octroie aujourd'hui dans l'univers est mise en évidence en déployant une double perspective écologique et temporelle. Chaque pièce est conçue comme un contresens dont la morale oscille entre tragique et comique, laissant à chacun le soin de prendre le niveau de gris dans cet humour teinté de noir. À travers la question de la pollution sous toutes ses formes et de l'altération de la nature, c'est l'altération de la notion même d'humanité qui est en jeu.