Mic Linder
Né à Vasa (Finlande) en 1988, Mic Linder a découvert l’art du graffiti à l’adolescence. Il appréciait également l’esthétique des bandes dessinées, qu’il s’amusait à esquisser en une ou deux couleurs. Plus tard, il s’intéressait davantage à l’œuvre de Goya, ainsi que celle de l’expressionniste allemande Käthe Kollwitz. En se consacrant au développement de sa technique de peinture réaliste académique, Linder mit à s’ennuyer et a graduellement découvert l’expressionnisme allemand, COBRA, ainsi que les néo-expressionnistes. Aujourd’hui, il évite autant que possible de regarder de l’art.
Démarche :
« Mon approche part d’une recherche d’un état d’esprit « indélibéré ». Je commence à peindre ou dessiner d’après une idée plutôt vague, ou encore sur une intuition. Peu importe l’idée, elle doit impérativement comporter une musique ou un rythme quelconque, faute de quoi elle ne peut être développée. Si l’idée fonctionne, comme c’est le cas de la peinture en général, c’est grâce à la musicalité ou rythmicité qui la conduit, aussi moralement corrompue ou autrement désobligeante soit-elle. C’est en parcourant un livre sur la psychologie de l’enfance et de la créativité que je suis tombé sur la remarque d’une jeune fille : « Je commence, et ça devient bon ». J’estime qu’il s’agit de l’unique principe de travail nécessaire à la création; ce n’est qu’en commençant que les choses se produisent. En partant donc d’une vague intuition, j’accumule les couches jusqu’à saturer l’image, auquel cas j’élimine des éléments, ou je recommence tout simplement. Le tableau est achevé lorsque je suis coincé et donc incapable d’y rajouter quoi que ce soit.
L’absence de délibération ne signifie pas que tout est permis, ou qu’il n’y a pas de réflexion sous-tendant le travail de création. L’état d’esprit « indélibéré » en peinture, renvoie à la nécessité d’une gestuelle spontanée, guidée par l’intuition et la présence d’esprit, plutôt que par des idées ou objectifs prédéterminés. Cette quête explique entre autres pourquoi j’évite de développer une manière précise de peindre, ou un « style » quelconque. Il me semble que le style devient alors un obstacle que l’on place entre soi et le monde. Si l’on choisit d’être honnête, on ne peut être également cohérent; il faut vivre l’expérience de ce qui se développe dans la peinture. La laisser se peindre ».